Le jeûne intermittent

Le terme “jeûne intermittent” est issu du latin “intermittere” qui signifie “interrompre” une période de jeûne lorsque l’on mange. Cette pratique consiste à alterner une phase de jeûne pendant laquelle on ne mange pas et une phase de repas. Peut-être avez-vous déjà pratiqué le jeûne intermittent sans le savoir ? Il s’agit des sauts de repas improvisés !
Lorsque notre corps n’est plus en pleine digestion, il devient capable de mobiliser son énergie vitale pour activer le nettoyage nécessaire à l’autoguérison. Trop manger fatigue et empêche l’autoguérison de notre corps, notamment lorsque l’on grignote, ce qui nous met en état permanent de digestion et nous laisse en proie à d’innombrables bactéries et virus pathogènes qui nous rendent malades.
Le plus grand avantage du jeûne à intervalles est le suivant : s’alimenter normalement pendant la phase de repas ne provoque pas de fringales ou fatigue. Votre corps continue à recevoir tous les nutriments importants, seulement pendant une période de temps limitée qui est suivie d’une phase de jeûne. Le jeûne intermittent procure de nombreux effets positifs. Pendant la phase de jeûne, votre organisme a pleinement le temps de consacrer sa vitalité à la détoxination, plutôt qu’à la digestion.

1.1 Les effets bénéfiques de cette diète

  • Perte de poids durable
  • Augmentation de l’énergie et de la vitalité
  • Régulation de la glycémie
  • Régulation des niveaux d’hormones
  • Amélioration de la santé cardiaque (réduction de la pression artérielle)
  • Amélioration des fonctions cognitives
  • Longévité accrue
  • Prévention du cancer

Grâce au jeûne, votre corps produit davantage d’hormones de croissance (GH) pour le renouvellement cellulaire. Ces hormones facilitent le métabolisme lipidique ou le “brûlage de graisses”, tout en protégeant la masse musculaire et en régularisant la glycémie. Le jeûne intermittent réduit également le stress oxydatif.

Dr Michelle HARVIE, chercheuse en diététique à l’unité de Prévention contre le Cancer du sein à Manchester a étudié les jeûnes basés sur le système 5-2 : deux jours de jeûne par semaine et cinq jours de consommation normale. Ses recherches ont montré à plusieurs reprises qu’il surpasse les régimes traditionnels en termes de perte de poids, de réduction de la graisse corporelle et d’amélioration de la résistance à l’insuline, mais aussi de prévention du cancer du sein.

Dr Mark MATTSON, chef du Laboratoire des neurosciences à l’Institut National sur le Vieillissement et professeur de neurosciences à la Johns Hopkins School of Medicine, a prouvé que le jeûne intermittent augmente la résistance au stress et combat l’inflammation cellulaire.

1.2 Les différents types de jeûnes intermittents

  • Le 16/8

Vous mangez vos repas dans une plage horaire de 8 heures et restez en jeûne pendant 16 heures. Il s’agit de la façon la plus simple de commencer la pratique de jeûne.

Vous pouvez soit sauter le dîner, soit le petit-déjeuner. Dans la première version, vous finissez votre dernier repas vers 14h et mangez à nouveau le lendemain vers 6h. Dans la deuxième option, vous finissez de dîner à 20h, puis vous jeûnez jusqu’à midi le lendemain.

  • Le 20/4

Vous prendrez votre premier repas à 8 h et votre dernier à 12 h ou votre premier à 14h et le dernier à 18h.

  • Le eat stop eat

Cette méthode que l’on peut traduire par « manger-arrêter-manger » consiste à jeûner pendant 24 heures, 2 ou 3 fois dans la semaine.

  • Le 24/12 – Jeûner un jour sur deux

Ce protocole intitulé Alternate-Day fasting (AFD) est l’équivalent de la méthode précédente eat-stop-eat, mais pratiquée en continu toute la semaine. Vous prenez votre dernier repas à 20h puis vous mangez de nouveau le lendemain à la même heure. La plupart des études scientifiques démontrant les bienfaits du jeûne intermittent ont été réalisées sur cette méthode.

  • Le 36/12

Si vous supportez bien le jeûne de 24 heures, vous pouvez essayer de ne manger qu’un jour sur deux en y ajoutant une nuit. Par exemple, vous finissez le repas du soir à 20h, puis le lendemain vous ne mangez pas et vous recommencez à manger le jour d’après au petit-déjeuner, vers 8H.

1.3 Conseils pratiques

Pendant les premiers jours, il est important de se distraire par le sport ou d’autres activités et de boire de l’eau ou des tisanes dès que l’on a faim. Les stimulants tels que le thé ou le café sont plutôt déconseillés car ils peuvent susciter des nausées, de l’irritabilité, mais aussi la faim. Après quelques jours, la sensation de faim disparaîtra et vous remarquerez les effets positifs sur votre niveau général d’énergie et sur votre mental.

Veillez à avoir un sommeil de qualité en quantité suffisante afin de réguler l’appétit. Plus on est fatigué, plus on a faim, car l’organisme cherche des calories pour avoir plus d’énergie. Avec des nuits de minimum 8h, vous sécréterez suffisamment de leptine, ce qui diminuera la faim et augmentera la sensation de satiété. S’il arrive parfois qu’il soit difficile de trouver le sommeil après une journée de jeûne, cela se régulera avec la pratique.

Le sport est également important car il permettra de métaboliser votre dernier repas plus rapidement, en vidant vos réserves de glycogène. Vous passerez en phase de jeûne plus rapidement.

Concernant votre alimentation, il est crucial de réduire votre apport en sucre le plus possible, car il fournit du glucose à votre organisme et ce dernier puisera alors moins d’énergie dans ses réserves de graisses.  De plus, vous perdez tout l’intérêt de la pratique si vous rompez le jeûne par un met très sucré qui ferait subitement monter l’insuline. Protéines et bonnes graisses, comme les oméga 3 (oléagineaux, poissons gras…), seront également très importantes pour ressentir la satiété, garder une glycémie correcte et vous apporter une nutrition de qualité. Je vous conseille par exemple de prendre un repas riche en protéines dès le matin, afin d’augmenter les taux de sérotonine, de dopamine et de noradrenaline, neurotransmetteurs synthétisés à partir d’un acide aminé abondant dans les protéines animales : la tyrosine. Associer les protéines à de bonnes graisses permettra également de réduire la vitesse d’assimilation des glucides. Ainsi, la sécrétion d’insuline sera moindre et votre vigilance matinale sera améliorée.

Il va également falloir définir l’heure des repas, sachant qu’il est préférable de manger le matin et le midi plutôt que le midi et le soir car la digestion ralentie après 22h, mais aussi parce que l’on détoxine mieux et plus vite la nuit. Mais si vous avez une pratique sportive en soirée, alors cela permettra de vider le stock de glycogène plus rapidement et d’entrer en phase de jeûne plus vite.

2 – Le jeûne hydrique ou complet

Par notre alimentation et nos modes de vie, organes et tissus sont souvent saturés de déchets et les émonctoires (foie, intestin, vésicule biliaire, reins, peau et poumons) ne peuvent plus réaliser correctement leur travail d’élimination. On risque alors la surcharge toxinique de l’organisme, ce qui peut entraîner une perte de vitalité, un affaiblissement des défenses immunitaires et toutes sortes de maladies chroniques. Même en ayant une excellente hygiène alimentaire, nous produisons des toxines car notre corps se régénère en permanence (ex : renouvellement des cellules de la peau chaque mois…). Le jeûne en tant qu’abstinence de toute nourriture solide, et donc absence de digestion pendant plusieurs jours, aide le corps dans le processus de détoxication et de détoxination.

2.1 Fonctionnement

Le jeûne est efficace grâce à quatre mécanismes : l’activation des émonctoires, le repos physiologique, l’autolyse contrôlée et la régénération avec production de cellules souches.

1- Les émonctoires nettoient les toxines exogènes, additifs de synthèse, toxines intestinales et catabolites cellulaires En jeûne, les émonctoires principaux, en tant que véritables portes de sorties des toxines de l’organisme, sont très actifs. Après quelques jours de jeûne, ils se mettent au repos car ils n’ont plus qu’à éliminer les cellules mortes et résidus du métabolisme. Le foie en profite alors pour s’auto-nettoyer au-delà des 24 heures nécessaire à l’utilisation de la totalité des réserves de glycogène.

2 – Le système digestif va également entrer dans une phase de repos physiologique, ainsi que la plupart des tissus et des organes, puisque il n’y a plus de digestion à gérer. Le corps redirige sa vitalité vers la détoxination et le nettoyage de l’organisme en profondeur.

3 – Ce phénomène de dégradation et d’élimination des déchets appelé catabolisme, permettra l’autophagie ou autolyse. L’autophagie est un mécanisme cellulaire qui consiste en la dégradation partielle du cytoplasme de la cellule qui utilise ses propres lysosomes, c’est à dire des enzymes spécifiques destinées à la dégradation de ces molécules intracellulaires. Ce processus intervient donc à la fois dans la nutrition de la cellule en cas de jeûne, mais aussi dans la réparation d’éléments cellulaires. C’est comme si les cellules digéraient une partie de leurs contenus et que les cellules vieillissantes étaient détruites puis recyclées grâce à ce phénomène. Quand on jeûne, au lieu que des enzymes soient déversées dans le tube digestif, elles sont sécrétées par nos cellules et déversées dans le sang. Ces enzymes-là sont douées d’une intelligence spéciale qui leur permet d’attaquer certains tissus pour en nourrir les autres. Le tissu musculaire est auto-digéré pour produire des acides aminés et nourrir les tissus vitaux. Le tissu graisseux est transformé en acide gras et en glycérol. Mais ce qui subit l’autolyse en premier, ce sont les tissus vieillis, sclérosés et tumoraux, c’est pour cela que le jeûne guérit. L’intelligence cellulaire et enzymatique de notre corps attaque en nous ces tissus dégénérés. Cette autolyse s’effectue en raison inverse de l’importance des tissus. Plus le tissu est pathologique plus il subit l’auto-digestion. Plus le tissu est noble et indispensable à la vie (cœur, poumons…), plus il est préservé.

4 – Le jeûne est efficace contre les maladies car il permet le transfert de la vitalité disponible vers le système immunitaire. Valter Longo, gérontologue italo-américain et professeur de biologie spécialisé en biologie cellulaire et en génétique, a réalisé de nombreuses études sur le jeûne thérapeutique. Elles mettent en évidence la production de cellules souches à partir du 3ème jour de jeûne, ce qui stimule et répare le système immunitaire.

2.2 Les 3 phrases métaboliques du jeûne complet

Après l’utilisation des réserves de glycogène du foie et des muscles (environ 24 heures), on observe un changement complet vers un métabolisme basé principalement sur les lipides (acides gras et corps cétoniques).

  • Du début du jeûne jusqu’à 24 h

L’organisme métabolise de façon habituelle (utilisation du glucose sous forme de glycogène comme substrat énergétique).

  • De 24h à 5 jours :

Glucose et glycogène sont épuisés, les réserves de graisses (acides gras) et de protéines servent de nourritures à l’organisme via l’autolyse des tissus.

  • Après 5 jours :

Foie et reins produisent des corps cétoniques pour ne plus puiser dans les protéines, utilisées par le cerveau. La quantité de protéines consommées diminue donc avec le temps.

2.3 Bénéfices et indications

A l’heure actuelle, les études scientifiques prouvent les effets bénéfiques suivants :

  • longévité accrue (recherches de Valter Longo sur le jeûne de 4 à 5 jours)
  • réduction des risques de maladie
  • production de globules blancs combattant les infections
  • régénération de l’ensemble du système immunitaire (3 jours de jeûne)
  • favorise le renouvellement des cellules souches du système hématopoïétique (ensemble des organes qui participent au processus physiologique de création des cellules sanguines)
  • en oncologie, il diminue les effets secondaires (nausées, crampes abdominales..)
  • augmente la production de cellules souches

Les maladies pour lesquelles le jeûne hydrique de quelques jours est indiqué sont les suivantes (liste non exhaustive):

  • allergies
  • arthrose aiguë
  • asthme
  • bronchites chroniques
  • diabète de type 2
  • dépression et les troubles de l’humeur
  • dysbioses intestinales
  • fibromyalgie
  • hypertension
  • maladies articulaires
  • maladies du tube digestif et du foie
  • polyarthrite
  • problèmes cutanés
  • symptôme de l’intestin irritable
  • syndromes douloureux chroniques
  • syndrome métabolique
  • troubles cardiovasculaires

2.4 Préparation et déroulement

Vous commencerez certainement par 2 ou 3 jours de jeûne car au début, cela peut être difficile. Mais c’est à partir de 5 à 6 jours que les bénéfices sont réellement là. Pour effectuer une semaine de jeûne, il est primordial d’organiser une semaine de réduction alimentaire avant, afin d’éviter une détoxination trop rapide qui peut entraîner des symptômes (maux de tête, nausées…).  Il est également plus efficace de faire un lavement du colon avant de commencer, afin de détoxiner plus rapidement. Il sera important de réaliser une semaine de reprise alimentaire en douceur après le jeûne, en commençant par des jus de légumes (ex : céleri) et en introduisant progressivement un aliment différent à chaque repas (purée de légume au 2ème repas, féculent le 2ème jour, puis protéines animales le 3ème etc…).

Pour réaliser une semaine de jeûne sans craquer ainsi qu’une reprise alimentaire correcte, il s’avère important et efficace d’être accompagné. C’est pour cela que nous vous proposons une semaine de jeûne.

2.5 Les contre-indications au jeûne hydrique de plusieurs jours

  • Grossesse et d’allaitement ;
  • Grand épuisement, forte dévitalisation et déminéralisation
  • Hyperthyroïdie aiguë
  • Carence ou faible taux d’albumine
  • Médication chimique importante
  • Diabète maigre (type1-insulino-dépendant)
  • Tuberculose pulmonaire
  • Myopathie
  • Néphropathies
  • Émonctoires très affaiblis

3 – Le jeûne sec

Le jeûne sec consiste à s’abstenir de toute nourriture et de tout liquide durant une période spécifique. Peu d’études scientifiques existent sur le sujet, ce sont surtout des travaux empiriques et théoriques qui nous parviennent de Russie.

A la lumière des travaux et de la longue expérience du Dr Sergey Ivanovich Filonov, le jeûne sec est une méthode de détoxication et détoxination extrêmement puissante. Ce médecin russe que l’on aperçoit dans l’excellent documentaire d’Arte « Le Jeûne, une nouvelle thérapie ? (diffusé en mars 2012), a supervisé des milliers de jeûnes secs (parfois jusqu’à 14 jours) durant ses 35 années de pratiques en Russie, pays où les cures de jeûnes sont très pratiquées.

Voici les mécanismes du jeûne sec tels que les décrit le Dr Filonov:

«  La déshydratation engendre une concurrence entre les cellules saines et les organismes pathogènes pour l’eau. C’est un véritable scénario de loi du plus fort. L’inflammation ne peut subsister sans eau. Un environnement humide est idéal pour la prolifération des bactéries pathogènes, virus et vers – la pénurie d’eau est aussi dévastatrice que le feu pour eux. Tous les tissus morts ou en état de décomposition vont être expulsés du corps. Un jeûne à l’eau fait la même chose, mais cela prend beaucoup plus de temps pour accomplir cet objectif.. »

3.1 Les effets bénéfiques

L’abstinence d’eau et de nourriture durant plusieurs jours permet:

  • de détoxiner et détoxiquer l’organisme (métaux lourds, polluants), ce qui procure un soulagement physique et psychique ;
  • de stimuler les processus de guérison en augmentant la résistance du corps grâce à une stimulation de l’immunité ;
  • d’agir de façon préventive ou curative contre toutes infections (virale, parasitaire ou bactérienne) ;
  • de retrouver un potentiel vital et mental ;
  • de supprimer les douleurs (rôle anti-inflammatoire) et les maladies chroniques ;
  • de lutter contre les dépendances à la nourriture, l’alcool, le tabac ;
  • de réguler le métabolisme cellulaire et donc le poids;
  • d’améliorer et de restaurer les processus de régénération et de réparation des organes et des tissus, avec un rajeunissement  de la peau après 2 mois et un rajeunissement de l’organisme en général ;
  • d’accélérer la réparation des tissus après des blessures graves ;
  • d’améliorer le fonctionnement du système musculo-squelettique (ostéoporose, arthrite…) ;
  • un nettoyage psycho-émotionnel (clarification des pensées, aide à prendre conscience de soi, apprendre à mieux se connaître, dépassement des peurs).

3.2 Pour quelles maladies ?

Le jeûne sec est vivement indiqué dans les cas de maladies :

  • d’améliorer le fonctionnement du système musculo-squelettique (ostéoporose, arthrite…) ;
  • un nettoyage psycho-émotionnel (clarification des pensées, aide à prendre conscience de soi, apprendre à mieux se connaître, dépassement des peurs).
  • broncho pulmonaires : asthme, amygdalite, sinusite, rhumes, apnée du sommeil, acouphènes ;
  • du tractus gastro-intestinal : dysbiose, gastrites, diarrhée-constipation, ulcère, hémorroïdes ;
  • gynécologiques : kyste, fibrome, endométriose, menstruations douloureuses, mastopathie ;
  • du système musculo-squelettique : polyarthrite, ostéoporose, tendinite, goutte, rhumatisme ;
  • neurologiques: névralgie, migraine, conséquences de lésions cérébrales traumatiques ;
  • urologiques: pyélonéphrite, cystite, adénome prostatique ;
  • auto-immunes : maladie de Crohn, arthrite, fibromyalgie ;
  • de la peau : urticaire, eczéma ;
  • du système cardiovasculaire : hypertension, angine de poitrine, varices ;
  • du système lymphatique : parodontose, herpès, candidose, verrues, mycoses, perte de cheveux…

3.3 Avantages du jeûne sec

Jeûner sans eau n’est pas plus difficile que jeûner à l’eau, du moins sur une courte période -1 à 2 jours – car en supprimant la charge de la gestion de l’eau externe, notre organisme aura plus d’énergie pour déclencher plus rapidement toutes les réactions de détoxination et détoxication.

Le gain de temps dans les processus d’élimination et d’auto-guérison est phénoménal. 1 jour de jeûne sec équivaut à 3 jours de jeûne à l’eau. Et au-delà de cinq jours de jeûne sec, 1 jour de jeûne sec correspond à 5 jours de jeûne à l’eau.

Ainsi, il permet à des personnes ayant moins de temps à consacrer à une longue cure de jeûne, de bénéficier des avantages d’un jeûne humide long, et ce sur une plus courte période.

Le jeûne sec est donc une sorte de jeûne hydrique accéléré.

Dans le jeûne sec, la détoxination et la régénération sont plus rapides. En effet, la crise d’acidose a lieu au bout d’un seul jour (haleine cétonique en un jour seulement, au lieu de plusieurs jours durant un jeûne humide). La cétose et la restauration interne sont atteintes en 24h, au lieu de 3 jours pour un jeûne humide. Les corps cétoniques sont produits plus vite, et en tant que carburants du cerveau, ils sont intéressants car ils ont des effets neuro-protecteurs. On constate également une augmentation du facteur neurotrophique (BDNF). En d’autres termes, la création de nouveaux réseaux neuronaux est accélérée, en parallèle d’une autophagie des réseaux neuronaux en déliquescence, et ce en quelques heures. L’action anti-inflammatoire, via l’augmentation de la sécrétion de cortisol est également indéniable.

Le 2ème avantage du jeûne sec sur le jeûne humide concerne les maladies infectieuses, car les bactéries, parasites et virus ne peuvent pas survivre dans des milieux cellulaires asséchés.

Le 3ème avantage est la sensation de chaleur en jeûne sec qui est plus importante qu’en jeûne humide, car le métabolisme est plus élevé. Les états de frilosité et de fatigue sont amoindris par rapport à un jeûne humide.

Le nettoyage lymphatique et rénal est accéléré car en l’absence d’eau extérieure, notre organisme se tourne vers ses réserves internes d’eau, notamment le liquide lymphatique qui concentre une grande part des déchets qui nous encombrent. On peut le constater après 24 heures : l’urine est plus opaque et chargée de sédiments. Une étude allemande à d’ailleurs montré qu’un jeûne sec de 5 jours avait conduit à une amélioration notable des fonctions rénales des participants.

Le brûlage des graisses est accéléré car le corps va chercher l’eau dans la décomposition de tous les tissus superflus, notamment les graisses corporelles. En jeûne sec, la fonte des graisses est privilégiée et la destruction des muscles retardée, car l’organisme réduit l’utilisation des protéines au strict minimum.
Cela stimule la libération de cellules souches contenus dans les graisses, cellules aident les organes, les tissus et les os à l’auto-guérison.

Au-delà on observe un effet immuno-modulateur qui perdure après le jeûne, une normalisation du taux de glycémie et de cholestérol, une baisse du diabète et une reminéralisation.

3.4 Conseils de pratique

Déroulement type d’un jeûne sec de 3 jours.

  1. Pour commencer, le jeûne sec peut s’étendre jusqu’à 36 h, afin de permettre un nettoyage partiel des toxines.
  2. De 36 heures à 3 jours, le système immunitaire est stimulé.
  3. C’est après le 3ème jour que le processus d’auto-régénération et d’auto-guérison commence véritablement. Le corps élimine les cellules inutiles et pathologiques et laisse les plus sains et les plus forts se diviser et se multiplier.  Il existe une mise à jour, un rajeunissement du corps, de manière naturelle, sans stimulation artificielle. La purification du sang et de la lymphe se fait également de manière tout à fait naturelle.

Durée idéale

Une période de 5 à 10 jours de jeûne à sec est idéale, mais avec accompagnateurs de jeûne ayant eux-mêmes jeûné plusieurs fois sur de longues période. L’accompagnement est d’autant plus nécessaire que le jeûneur peut rencontrer quelques difficultés durant une cure de jeûne sec effectuée pour la première fois, en solitaire et mal conduite. Dans tous les cas le soutien est essentiel car entre le 3ème et le 4ème jour des crises d’élimination et de grosses douleurs surviennent, puis entre le 7ème et le 9ème jour, une 2ème crise d’élimination arrive et enfin une 3ème crise a lieu après le 12ème jour.

Précautions

Les problèmes peuvent survenir lorsque le jeûne sec est effectué sans préparation, sans reprise alimentaire correcte, sans réelle compréhension de ce qui se passe durant le jeûne. Il est par exemple dangereux de jeûner à sec dans une ville, car l’absorption de l’air est alors à son maximum et nous risquons un empoisonnement par l’air vicié.

Il est également nécessaire d’effectuer une préparation psychologique et physique avant le début du jeûne sec d’une semaine, notamment avec des purges. Dans le jeûne sec, la montée en température est rapide, les cellules agissent comme un mini-four  et l’autophagie est multipliée par 15 par rapport à un jeûne humide. De plus, il y a un phénomène d’hémogliase en jeûne sec, c’est à dire un épaississement du sang qui peut entraîner des troubles de la circulation sanguine. L’accompagnement psycho-émotionnel paraît indispensable car beaucoup de tensions et de nœuds se libèrent..

La période de reprise alimentaire appelle également à la vigilance car en temps normal, nous avons 8 litres sucs digestifs. Avec le jeûne sec, ces sucs s’assèchent. Ainsi, à la reprise après 7 jours de jeûne sec, il est important de boire 2 à 3 litres d’eau selon une méthodologie spécifique du jeûne sec. L’expérience du personnel encadrant est ainsi très précieuse pour réussir le processus, tant en amont de la cure que pendant le jeûne sec et  au-delà.

3.5 Les contre-indications

  • grossesse et d’allaitement ;
  • tumeurs malignes et hémoblastose ;
  • poids corporel très faible ;
  • tuberculose pulmonaire ;
  • maladies endocriniennes ;
  • l’hépatite aiguë, chronique, cirrhose du foie ;
  • maladies inflammatoires purulentes (système respiratoire et abdomen) ;
  • insuffisance de circulation sanguine (2ème et 3ème degré ;
  • sévères troubles du rythme cardiaque ;
  • thrombophlébite, thrombose ;
  • maladies du système cardiovasculaire (hypertension artérielle de stade I et II / dystonie neurocirculatoire hypertonique / athérosclérose des vaisseaux sanguins.

En somme, le jeûne sec semble être une approche thérapeutique très efficace, notamment dans le cas des maladies inflammatoires et auto-immunes, si fréquentes à notre époque. Au-delà, son efficacité paraît indéniable pour améliorer la fertilité, les performances sportives et renforcer l’immunité générale,  L’idéal, pour entretenir une santé optimale, serait un jour de jeûne sec par semaine et de temps à autre, une cure de trois jours. Les peurs et l’appréhension de ce type de pratique peuvent être mieux gérées en étant accompagné, notamment par des spécialistes ayant l’habitude de pratiquer le jeûne sec.

4 – Conclusion

En somme, il est intéressant de commencer une pratique de jeûne intermittent afin d’en ressentir les premiers bienfaits physiques, mentaux et émotionnels. Ensuite, une véritable cure de jeûne hydrique sur plusieurs jours, apportera des bénéfices profonds et durables pour votre santé. Cela permettra à votre organisme d’orienter son potentiel vital vers un puissant auto-nettoyage, garant d’une nette amélioration de nombreux symptômes, voire la disparition de certains syndromes et troubles chroniques. Le jeûne sec est une pratique encore plus puissante et efficace, mais difficile, ce qui nécessite un accompagnement spécifique.

Dans tous les cas, lorsque vous souhaitez commencer à jeûner, il est utile de consulter un naturopathe spécialiste du jeûne, notamment afin de savoir si votre profil vous permet de réaliser une jeûne long. Pour prendre rendez-vous pour une consultation de naturopathie en ligne, c’est par ici. Et pour réserver une cure de jeûne, c’est par .

5 – Bibliographie et webographie

Film documentaire sur le jeûne

Quelques ouvrages et articles

Quelques docteurs et chercheurs dans le domaine du jeûne thérapeutique
(XXème et XXI ème siècle)

  • Dr H. SHELTON (1895-1985)- (E.-U.). Père de l’hygiénisme, Jeûne et naturopathie.
  • Dr O. BUCHINGER(1878-1966). Allemagne, fondateur des cliniques Buchinger.
  • Dr W.LONGO. Université de Californie. Domaines d’études : Jeûne, longévité, cancer. https://valterlongo.com/
  • Dr S. FILONOV, Spécialiste du jeûne sec en Russie.
  • Dr Mark MATTSON, chef du Laboratoire des neurosciences à l’Institut National sur le Vieillissement et professeur de neurosciences à la Johns Hopkins School of Medicine.
  • Dr M. HARVIE, chercheuse en diététique à l’unité de Prévention contre le Cancer du sein à Manchester.